Titre "1700"
Miroir dessiné, sculpté dans le tilleul, puis doré à la détrempe et à la feuille d'or 22 carats
Création originale : pièce unique
haut. 1000 mm larg. 660 mm prof. miroir et châssis 40 mm
Je vous propose de retracer ici les étapes de création de ce miroir doré, depuis le premier coup de craie sur papier kraft pour en dessiner à main levée les formes, les contours et les détails jusqu'à l'étape finale des patines peu après la pose de la précieuse feuille d'or.
La pose de la feuille d'or nécessite une vingtaine
d'opérations préalables, le moindre défaut apparaissant
lors de l'ultime étape.
Dessin préalable, corroyage des plateaux de tilleul
&
Sculpture sur bois : photos : 1 à 11
Le dessin est reporté sur les pièces de bois. Les contours délimités à la scie à ruban sont affinés à la scie à marqueter. Les étapes de la sculpture proprement dite permettent peu à peu de "sortir" les volumes, de préciser les détails à l'aide des gouges affutées. Toutefois, la sculpture qui précède le travail du doreur ne nécessite pas la finesse habituelle puisque les étapes suivantes masqueront amplement les ornements.
Apprêtage : photo 12
Sur un bois brut préalablement dégraissé, j’applique un mélange de colle de peau et
de blanc de Meudon plus liquide que le « gros blanc ». J’applique
une dizaine de couches à chaud, avec séchage intermédiaire.
Adoucissage, ponçage : photo 13
Cela consiste à poncer les parties qui ont été apprêtées,
afin de préparer l’étape suivant : l’assiettage.
Reparure :
J’utilise des outils de taille et forme différentes (fers à
réparer, fers à refendre…) afin de redonner de la finesse
aux parties qui ont été empatté pendant l’apprêtage.
Je peux également redessiner des motifs en reparure (ces sortes de
gravures réalisés avant l’assiette).
Jaunissage : photo 14
J’applique un mélange à base d’ocre jaune dans
les creux des éléments à redorer.
Pose de l’assiette à dorer : photo 15
J’applique l’assiette à dorer à chaud, en trois
ou quatre couches très fines, avec séchage intermédiaire.
L’assiette est composée en partie de colle de peau, en partie d'argile dite aussi, "bol d'Arménie". Elle sera le "matelas" prêt à accueillir la feuille d'or.
Pose de la feuille d’or à l’eau : photo 16
Je réactive la colle de peau qui se trouve dans l’assiette
rouge, dans le jaunissage, dans l’apprêt… avec un mélange
d’eau et de colle de peau, passé par un mouilleux (pinceau
à gorge importante).
Je découpe un morceau de feuille d’or, j’approche une
palette à doré légèrement grasse afin de happer la feuille, & aussitôt la feuille
est « aspirée » par la zone humide. J’utilise
un appuyeux (un pinceau très doux) pour appliquer les bords de feuilles.
Brunissage :
En fonction de la température, et l’hydrométrie de l’atelier,
je frotte une pierre d’agate sur les parties que l’on désire
brillante (ou brunie) à un moment bien précis. Pas trop tôt
(on risque d’attaquer l’assiette), pas trop tard (on risque
de rayer la feuille).
Châssis & assemblage des éléments : photo 17 & 18
Les miroirs préalablement découpés au laser sont collés dans les entailles réalisées dans le châssis. Les différents éléments du miroirs sont quant à eux vissés par le dessous.
Patines : photo 19 & 20
Après avoir "maté" l'or (protégé grâce à un mélange de colle de peau de la pin & d'eau), une fois séché, j’encrasse artificiellement la feuille avec un mélange de différents
pigments & d'aquarelle pour donner quelque peu l'effet du passage du temps.
En images :
Dès le samedi 7 juillet dernier, l'exposition-vente d'artisanat 
